L’enfant exposé à la violence conjugale
Comprendre, intervenir et protéger

Résumé:
Comprendre et accompagner les enfants victimes de violences conjugales. « Une approche très humaine et humaniste d’une réalité sociétale actuelle et interpellante » Les violences faites aux femmes sont multiples. Les réseaux de soutien s’activent chaque jour davantage pour les protéger. Les auteurs de cette violence intime commencent eux aussi à être pris en charge. Mais les enfants ? Sont-ils préservés ? Nous voudrions le croire mais la réalité nous prouve le contraire. Ils souffrent réellement de vivre auprès d’un père qui exerce une violence sur leur mère. Qu’éprouvent-ils ? Avec quelles conséquences identitaires ? Ces enfants vont développer des schémas de défense. Entre peur, résignation, honte ou haine, ils vont composer, coûte que coûte, tant bien que mal, avec cette réalité. Une réalité qui variera selon qu’ils sont fille ou garçon. Leur devenir adulte en sera marqué, parfois terriblement, souvent profondément. S’appuyant sur une longue pratique thérapeutique et sur de nombreux exemples ou témoignages, l’auteur clarifie les expériences fondamentales qu’un enfant pris dans la tourmente conjugale peut rencontrer. Il tente de dégager du sens de tous ces cas de figure, d’en comprendre les impacts, très variables d’un enfant à l’autre, et d’approcher au plus près la réalité intime de ces  » enfants du passé dans les adultes d’aujourd’hui « .
L’auteur:
Jean-Luc Tournier est psychosociologue, psychothérapeute et consultant en organisations sociales. Il exerce en tant que clinicien dans les environnements les plus divers.
Editeur: De Boeck Supérieur
Source: www.payot.ch

Les enfants victimes de la violence conjugale
Prévenir – Constater – Prendre en charge

Résumé:
Après son livre sur la prise en charge des victimes de violences conjugales, l’auteur s’intéresse maintenant aux enfants. En effet, il est important de faire la distinction entre les besoins de la mère et ceux de l’enfant sans pour autant faire disparaître les liens nécessaires entre les deux types de réponses. L’enfant est un être à part entière. Il a ses propres stratégies au-delà de celles déployées par sa mère. Cet ouvrage se propose de les étudier.
Selon le bilan du dispositif « 3919 Violences Femmes Info » de l’année 2021, 98% des femmes indiquent que les enfants sont exposés aux violences, dont 31% sont victimes de violences directes. Malgré les nombreux constats, des lacunes persistent dans la prise en charge des enfants et l’intervention n’arrive pas toujours à assurer leur sécurité et leur bien-être. Différents intervenants sont en première ligne, mais certains professionnels (avocats, travailleurs sociaux, policiers, gendarmes) sont souvent démunis, par manque de formation spécifiques sur cette problématique, et tant le phénomène est complexe.
L’accompagnement des victimes de violences conjugales est bien documenté, mais il est important de rappeler que cela touche également les enfants avec des conséquences importantes. En France, le thème des enfants dans les situations de violences conjugales fait moins l’objet de moins de recherche et d’ouvrage. L’accompagnement à la parentalité est absent.
Face à ce constat, l’auteur évoque quelques perspectives à partir de ses recherches sociologiques et de sa pratique de travailleur social. L’ouvrage propose une méthodologie d’accompagnement rénovée, fondée sur les différents concepts et techniques franco-canadiens, mais en mettant l’accent sur l’aspect multidisciplinaire de cet accompagnement. Travailleur social de terrain depuis vingt-deux ans, l’auteur utilise une technique d’écriture fondée sur la recherche-action, positionnant le lecteur comme chercheur, et lui proposant d’analyser les concepts, notions, théories à l’appui de cas concrets et à la lumière de leur intégration dans l’action, c’est-à-dire dans la pratique d’écoutant.
L’auteur:
Cédric Bienfait est travailleur social depuis 22 ans. Il est titulaire d’un master 2 Sociologie du genre. Actuellement doctorant en sociologie à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHSS). Sa thèse porte sur l’accueil des victimes de violences conjugales par l’institution policière. Il accompagne depuis 19 ans des victimes de violences conjugales, dont 10 ans de service au sein d’un commissariat parisien.
Editeur: MA Editions – ESKA

Protection de l’enfant. Un autre regard sur les années 2009 à 2023

Le rapport établi par KidsToo est disponible ici.

L’essentiel en bref

Le nombre de victimes a plus que doublé (*2.7) entre 2009 et 2023. La proportion de très jeunes enfants (< 1 an) est trois à quatre fois plus importante que dans la population mineure (*3.7 en 2023). Les filles représentent le 50% des victimes mais le 80% des victimes de violence sexuelle.

Les proportions cumulées de cas de violence physique et psychique sont en baisse depuis 2017 pour atteindre 58%. Celle de maltraitance sexuelle est en baisse graduelle depuis 2009 pour atteindre 13% en 2023. La proportion des cas de négligence est en hausse depuis 2016 et atteint 28% en 2023.

Les enfants sont victimes de la part de personnes de la famille dans 80% des cas. Toutefois, la violence sexuelle au sein de la famille n’apparait proportionnellement que 4 à 5 fois moins souvent que celle due à un tiers.

En 2023, les auteur-e-s mineurs, s’ils ne sont que le 11% des auteur-e-s, sont le 27% des auteur-e-s de violences sexuelle et le 26% des maltraitances physiques. Les années 2020-21, années COVID avec leur semi-confinement, pourraient expliquer certaines « anomalies » observées par rapport aux années précédentes.

La maltraitance psychique fait l’objet d’une analyse plus détaillée depuis 2021 quant à sa cause. Les enfants concernés par la violence domestique ont une proportion qui passe de 49% à 71%.
Alors qu’il est généralement reconnu qu’en présence de violence au sein du couple les enfants sont aussi des victimes, il est surprenant que les mesures tutélaires engagées soient stables (45% vs 44%) et que les mesures pénales soient en baisse de 8% en 2021 à 4% en 2023.

La newsletter de novembre est disponible ici

1’329 ou plus de 93’000 victimes mineures en 2023?

Selon la statistique policière de la criminalité, il y a eu 1’329 victimes mineures en 2023. Un chiffre qui a presque triplé depuis 2009 (513).

Mais si:
On prend en compte les enfants présents dans un foyer où la police intervient pour de la violence conjugale, le nombre d’enfants s’élève à plus de 6’600.
On utilise notre estimation des chiffres cachés de la violence domestique, le nombre d’enfants victimes se situerait alors entre 20’000 et 36’600.
On se réfère à la prévalence sur 12 mois de violence physique, sexuelle et psychique d’une étude publiée en 2023, le nombre de victimes mineures serait supérieur à 62’000.
On intègre les violences sociale et économique de cette étude, le nombre de victimes mineures dépasse les 93’000!

Les enfants victimes institutionnelles?

Comme les adultes, une partie de ces enfants sont aussi des victimes des institutions, aussi bien fédérales que cantonales, pénales que civiles.
Au niveau pénal, il n’y a pas d’article spécifique à la violence domestique. Le Conseil fédéral, s’il est d’avis qui faut lutter contre la violence domestique de façon décidée, vient de déconseiller un tel ajout.
Mais la violence domestique ne s’exerce pas uniquement par des comportements uniques, ponctuels sanctionnés par le code pénal actuel. Dans sa forme « ultime » avant le féminicide/ homicide, la violence domestique n’est plus exercée par des actes individuels mais selon un système continu communément appelé le contrôle coercitif.

Le contrôle coercitif utilise principalement des moyens qui ne sont pas pris en compte pénalement. Ces actes de contrôle, si on les regarde individuellement, semblent anodins, acceptables ou normaux socialement. Ce système est mis en œuvre au quotidien par l’auteur.e à l’encontre de son conjoint et des enfants pour s’en assurer le contrôle. Il met les victimes dans un état de tension permanent et porte atteinte à sa liberté. L’auteur.e devient la personne la plus importante pour la victime et les enfants. Il porte atteinte aux droits fondamentaux de la victime.

Parmi ces actes de contrôle, on peut mentionner :
– Le contrôle sur les tâches ménagères à faire et comment les effectuer, les horaires pour les réaliser.
– Des horaires de rentrée et du rythme de la vie quotidienne.
– L’imposition de la tenue vestimentaire, de la coiffure et/ou du maquillage lors de sortie.
– Le contrôle et/ou l’accaparement des ressources ou du patrimoine de la victime.
– Les sorties sont soumises à autorisation (ou pas), l’auteur.e peut imposer sa présence.
– Les contacts avec les ami.e.s ou la famille sont « déconseillés » pour éloigner la victime de son cercle social.
– Des contacts fréquents imposés pour savoir où la victime se trouve (par téléphone, ou vidéo), si elle a bien respecté le planning.
– Des propos en lien avec la jalousie (l’auteur.e pense que la victime est toujours en train de le/la tromper).
– Des humiliations et des rabaissements.
– L’imprévisibilité du comportement de l’auteur.e.
– L’inversion de la culpabilité en reportant systématiquement la responsabilité sur la victime.

Lorsque la victime se décide à porter plainte, les « officiels » (centres LAVI, police, avocat) ne pourront que lui faire prendre conscience que, hormis les derniers actes de violence « classique », ce qu’elle a subi et subit encore, l’atteinte à sa liberté et à sa personne ne seront pas pris en compte par la justice pénale. L’auteur.e restera impuni pour une grande partie des souffrances occasionnées.

En cas de première plainte pour violence domestique, le système pénal suspendra très probablement la procédure, ce qui donnera le temps nécessaire à l’auteur.e pour reprendre le contrôle sur sa victime par la poursuite des agissements non condamnés pénalement. La procédure finira par être classée pénalement soit par le ministère public ou le tribunal soit parce que la victime perd confiance dans un système qui, selon son analyse des risques qu’elle encourt, ne la protège pas de l’auteur.e.

Cette newsletter traite aussi de:

– Les lectures du mois

– KidsToo – What’s new

Rapport annuel 2024

Le Conseil de la fondation a approuvé le rapport d’activité de la fondation pour l’exercice 2024 se terminant au 30 septembre.

Violence domestique – Un autre regard.
L’essentiel en bref pour les années 2009 à 2023

Le rapport établit par KidsToo est disponible ici.

Il met en exergue
– Les victimes de violence domestique grave
– La violence domestique cachée estimées par l’aide aux victimes
– L’impact de la nationalité des victimes sur les risques encourus
– L’impact de l’âge et du sexe des victimes sur les risques encourus
– L’impact du sexe et la nationalité des auteur-e-s sur les plaintes
– L’évolution de la violence GRAVE et « non-grave » par ménage

Ce rapport reprend en 5 pages l’essentiel des rapports suivants:
Un autre regard sur la statistique policière de la criminalité de 2009 à 2023
Un autre regard sur la statistique d’aide aux victimes LAVI de 2018 à 2023
Un autre regard sur la difficulté de porter plainte selon le type d’infraction
Un autre regard sur des chiffres normés pour différentes populations
de 2009 à 2023

Rester parent avec un ex toxique
Échapper au piège de l’escalade et protéger son enfant

Résumé:
Se protéger soi et protéger son enfant Se séparer d’un partenaire toxique ne met pas fin au lien toxique lorsqu’un enfant est né de cette relation. En effet, quelle que soit l’organisation de garde, les deux parents doivent continuer de communiquer pour assurer l’éducation de leur enfant. L’ex toxique peut redoubler d’efforts pour « prendre sa revanche », en se servant de l’enfant. Refus de coopération, dénigrement de l’autre parent auprès des institutions, manipulation de l’enfant, emprise… Il va souvent vouloir garder le contrôle et le soulagement espéré de la séparation fait alors place à d’autres problèmes pour le parent victime. Cet ouvrage, écrit par une spécialiste de la toxicité parentale, décrit les mécanismes de l’emprise toxique sur l’ex partenaire, mais aussi sur l’enfant. L’auteure enjoint le parent victime à faire le deuil d’une coparentalité idéale et livre les clés d’un nouveau cadre à poser pour se protéger soi et protéger son enfant.

Auteure:
Caroline Bréhat est psychanalyste, psychothérapeute, spécialiste des liens toxiques. Au sein de sa patientèle, elle compte de très nombreux parents séparés aux prises avec un ex toxique. Elle travaille avec l’association Protéger l’enfant et est aussi l’auteure de plusieurs ouvrages : J’ai aimé un manipulateur (Les Arènes, 2010), Mauvais père (Les Arènes, 2016) et Les Mal Aimées (roman, Plessis Editions, 2021).

Source: www.payot.ch

Violence domestique en Suisse
Un autre regard sur des chiffres normés pour différentes populations
de 2009 à 2023

Le rapport établi par KidsToo est disponible ici.

L’essentiel en bref

Pour ce qui se rapporte aux victimes de violence domestique en Suisse, il vaut mieux être un homme majeur qu’une femme. Un homme de nationalité suisse court moins de risques de devenir victime qu’un homme majeur nonCH. Les femmes de nationalité suisse sont plus à risque que les hommes nonCH tandis que les femmes nonCH encourent les risques les plus élevés.

On calcule la proportion relative (PR) des personnes lésées ou prévenues par rapport à la population résidente correspondante.

Les hommes lésés, qu’ils soient Suisses ou étrangers résidents (CH ou nonCH résident), ont une PR inférieure à 100% (sauf en 2022 pour les 35-39 ans avec 104%). La PR des Suisses est de 45% environ, celles des étrangers est en progression et dépasse les 100% en 2020, 2022 et 2023. Depuis 2011, pour la violence domestique grave, les PR sont de 25 à 30% pour les Suisses (27% en 2023), respectivement entre 30 et 40% (39% en 2023) avec une légère tendance à la hausse pour les étrangers.
Les femmes lésées, qu’elles soient Suissesses ou étrangères résidentes, ont une PR supérieure à ou proche de 100%. La PR des Suissesses se situe aux environs de 100% (94% en 2023), celles des étrangères est en baisse depuis 2009 de 354 à 271% en 2023. Pour la violence domestique grave, les PR sont de 120 à 134% (en 2023) pour les Suissesses, respectivement de 350 à 300% en légère baisse (270% en 2023) pour les étrangères.
En 2023, les femmes suisses sont cinq fois plus lésées (violence domestique grave) que les hommes suisses en termes de taux. Les étrangères sont sept fois plus lésées que les étrangers et même dix fois que les hommes suisses, en termes de taux.

Pour les jeunes victimes de moins de 18 ans, en prenant en compte les statistiques bernoises sur la présence d’enfants lors des interventions de la police cantonale[1], la PR des victimes féminines mineures fluctue entre 350 et 370% depuis 2010 (361% en 2023). Pour les victimes masculines mineures leur PR oscille entre 280 et 300% (287% en 2023).

Sans tenir compte de l’entrée en vigueur de la convention d’Istanbul[2] et s’appuyant sur l’approche du tribunal fédéral qu’il est en effet unanimement reconnu que le rapport de l’enfant avec ses deux parents est essentiel et peut jouer un rôle décisif dans le processus de sa recherche d’identité, l’approche de la justice civile privilégie le maintien de relations personnelles entre le parent auteur.e de violence avec l’enfant.
Ces chiffres montrent le risque très élevé de violence domestique future lié à sa reproduction par les enfants contraints par la justice civile au nom du droit du parent de garder le contact avec l’auteur.e de violence.

Les hommes prévenus, qu’ils soient Suisses ou étrangers résidents (CH ou nonCH résident), ont une PR généralement supérieure à 100%. La PR des Suisses, entre 100 et 89%, est en légère baisse depuis 2009, celles des étrangers est aussi en baisse de 2011 à 2021 de 363 à 293% avec une légère hausse à 302% en 2022. Pour la violence grave, la PR des Suisses se tient autour des 120 à 130%, celle des nonCH oscille entre 330 et 370% depuis 2015 (335% en 2023).
Les femmes prévenues, qu’elles soient Suissesses ou étrangères résidentes, ont une PR toujours inférieure à 100%. La PR des Suissesses est en hausse depuis 2009. Elle reste à des niveaux bas, passant de 24% à 33% en 2023. Celle des étrangères est aussi à la hausse, passant de 91 à 112% sur la même période. Pour la violence grave, la PR des Suissesses est entre 10 et 15%. Celle des nonCH varie plus fortement, entre 20 et 35%. En 2023 elle est de 33%.


[1] Sur mandat du Service bernois de lutte contre la violence domestique (SLVD) et de la Direction de la police et des affaires militaires du canton de Berne (POM) ; Theres Egger, Désirée Stocker (Bureau BASS), Marianne Schär Moser (Recherche et conseil) « Projet pilote de protection de l’enfant en cas de violence domestique dans le canton de Berne » Mai 2013.

[2] Gaëlle Droz-Sauthier, Ersilia Gianella-Frieden, Paula Krüger, Susanne Lorenz Cottagnoud, Amel Mahfoudh, Tanja Mitrovic « Mesures de protection de l’enfant en cas de violence dans le couple parental : de la Convention d’Istanbul au droit suisse. Analyse et propositions », FamPra.ch 2024 p. 570-598.

Les manipulateurs et l’amour

Résumé:
L’amour est une force profonde capable de nous faire évoluer vers un plein épanouissement. Mais que se passe-t-il lorsque la personne qui nous a déclaré son amour se révèle être un vampire affectif? Ce livre se propose d’étudier au quotidien les méfaits et les conséquences d’une relation amoureuse destructrice avec un manipulateur. A partir de témoignages recueillis, l’auteur expose les mécanismes et les manifestations de cette éprouvante emprise affective et donne des conseils pratiques pour nous en protéger.

L’auteure:
Isabelle Nazare-Aga est thérapeute cognitivo-comportementaliste, formatrice et conférencière. Elle exerce en cabinet et mène des stages d’affirmation et d’estime de soi, de recherche des valeurs personnelles, de communication et de gestion du stress. Elle donne aussi des séminaires sur l’art de faire face aux manipulateurs. Elle est LA spécialiste de la manipulation, régulièrement cité dans les médias.

Source: www.payot.ch

La newsletter de juillet est disponible ici.

Le contrôle coercitif

L’origine de la notion du contrôle coercitif remonte à la guerre de Corée et à l’incompréhensible « collaboration » des prisonniers de guerre américains avec l’ennemi. Le sociologue Albert Biderman a élaboré en 1957 les principes portant son nom pour illustrer les méthodes de torture chinoises et coréennes sur les prisonniers de guerre américains pendant la guerre de Corée. Ces méthodes sont :

  1. Isoler la victime,
  2. Monopoliser la perception,
  3. Induire l’épuisement,
  4. Présenter des menaces,
  5. Montrer des indulgences occasionnelles,
  6. Démontrer la toute-puissance et l’omniscience du ravisseur,
  7. Dégrader la victime et
  8. Exiger des actions stupides et insensées.

Le terme de « terrorisme intime » a été utilisé en 1996 par M.-P. Johnson dans la problématique de la garde des enfants lorsque la violence domestique n’est pas « simplement » de la violence de situation.

L’approche pénale en Suisse

En Suisse, la violence conjugale-domestique est traitée par le code pénal comme des infractions isolées et les enfants ne sont pas pris en compte. Notre système pénal ne veut pas, ne peut pas voir la cage dans laquelle la victime et les enfants sont emprisonnés par l’auteur.e.
De plus, les conséquences pour les auteur.e.s sont de si peu d’importances (classement après une suspension de procédure pénale, peine pécuniaire, éventuellement privation de liberté mais sursis généralement) et tellement décalées dans le temps (de par la lenteur de la procédure) que cela renforce son sentiment d’impunité tandis que pour la/les victime(s) c’est confirmation de la toute-puissance et de l’omniscience de l’auteur.e [point f) ci-dessus].

L’approche civile en Suisse

Le « système » civil (justice civile et/ou APEA en première ligne) fait de même, voire se fait parfois l’auxiliaire de l’auteur.e, en ne voulant pas prendre en compte la cage dans laquelle les victimes sont enfermées (voir les lectures du mois, « Offres de soutien et mesures de protection pour les enfants exposé·e·s à la violence dans le couple parental », pages 169-172). Le système maintient, favorise, le contact de l’auteur.e avec les enfants et par ce biais son contrôle aussi bien sur les enfants que sur la victime adulte. Cette manière d’agir au niveau civil est un non-respect de la Convention d’Istanbul (art. 31) entrée en vigueur en Suisse depuis le 1er avril 2018. Si la victime argumente contre ces contacts avec le système, celui-ci l’accuse par exemple de non-coparentalité.

Cette newsletter traite aussi de:

– Les lectures du mois

– KidsToo – What’s new